Fiche annotée : Apprentissage par projet

Employé pour :

  • Étude sur le terrain
  • Intervention ponctuelle en milieu de travail
  • Pédagogie par projet

Description :

"Le projet est une activité de synthèse qui est soit multidisciplinaire, soit monodisciplinaire. Les mandats confiés aux apprenants pour la réalisation du projet sont complexes, signifiants et stimulants. Les tâches sont généralement issues de la pratique professionnelle. Les formes du projet sont variées, et parmi les plus fréquemment mises en place, on retrouve entre autres : les études de besoins ; le développement d’innovations; la création d’œuvres; la recherche, en réponse à des besoins particuliers, à des attentes d’une entreprise ou d’un organisme social. (…)
Le projet correspond généralement à l’atteinte de plusieurs objectifs ou au développement de plusieurs compétences, ce qui entraîne une étendue de l’activité sur une longue période (cinq à six semaines ou plus). L’envergure du projet est donc variable et directement en lien avec les objectifs poursuivis. Le projet est habituellement réalisé en équipes d’environ quatre étudiantes et étudiants, mais cela dépend du contexte. Le projet favorise le passage de la théorie à la pratique. En effet, le recours au projet comme activité permet, notamment, la mise en œuvre de savoir-faire pratiques et vise l’apprentissage dans l’action et dans la création, tout en fournissant à l’apprenant une perspective professionnelle." [Dubeau, A. (2002). "L'apprentissage par projets", Trait d'union express, Université de Sherbrooke, vol. 4, no. 6, p. 4-5. Disponible en ligne : http://www.usherbrooke.ca/ssf/tu/vol_4/no_6/approjet.html]

En fonction de notre échantillon d’enquête, il ressort que la méthode de l’apprentissage par projet consiste à faire faire aux étudiants une expérience sur le terrain. Les étudiants, regroupés en équipes de 2, 4 ou 6, effectuent une étude du milieu en examinant tous les volets de la chaîne documentaire, qu’il s’agisse des fonctions bibliothéconomiques (BLT6124, BLT6305) ou archivistiques (BLT6111), et en se familiarisant avec les outils de gestion existants. Ils doivent en tirer des conclusions pour une seule organisation (BLT6111, BLT6124), ou encore pour deux organisations (BLT6124) ou pour deux systèmes bibliothéconomiques (BLT6305) dans une perspective comparée. Dans certains cas, ils doivent suggérer des interventions (BLT6111). Chaque équipe d’étudiants doit rédiger un rapport de leur étude. L’ensemble des rapports fait par la suite l’objet d’une publication (BLT6305).

Les particularités de la pratique de l’apprentissage par projet, selon les cours, sont les suivantes :

BLT6111 : Les étudiants, en équipes, effectuent dans une organisation une série de projets touchant l’un ou l’autre aspect de la gestion des archives (analyse des besoins, évaluation des archives, classification des archives, etc.) et se familiarisent avec l’application de certains instruments (calendrier de conservation, plan de classification, etc.). Après l’examen de la situation, les étudiants doivent suggérer des interventions. Dans les années antérieures, les étudiants touchaient à tous les volets de la gestion des archives par rotation. En 2004-2005, toutefois, chaque groupe d’étudiants se consacre à un volet spécifique. L’activité a déjà été réalisée dans des milieux où il n’y avait pas de service d’archives mais, en 2004-2005, elle s’est tenue dans un service d’archives bien organisé. L’objectif sous-jacent à cette activité est de permettre aux étudiants de vivre une expérience en milieu de travail avant de réaliser le stage.

BLT6124 : Les étudiants, en équipes, vont sur le terrain (dans une bibliothèque) vérifier un certain nombre d’éléments à partir d’une grille d’analyse. Ils sont amenés à couvrir tous les aspects de la chaîne documentaire et en voient donc toutes les étapes. L’étude sur le terrain peut se faire dans une perspective comparée (deux milieux) ou non (un milieu) : les étudiants doivent d’abord se documenter sur le milieu à étudier puis se rendre sur le terrain. L’enseignant indique clairement aux étudiants la procédure détaillée pour aborder le milieu (de la prise de contact aux remerciements), considérant qu’ils représentent l’EBSI, et s’assure que cela est fait conformément à la procédure. Les étudiants doivent indiquer à l’enseignant trois choix de milieux, mais ils n’ont pas nécessairement le premier choix car l’enseignant doit s’assurer que tous les types de milieux sont couverts pour une meilleure représentativité.

BLT6305 : Le projet permet aux étudiants d’effectuer une recherche de bibliothéconomie comparée entre deux systèmes de bibliothèques, généralement celui du Québec et celui d’un pays francophone (en 2004-2005, la Suisse francophone). Les étudiants doivent établir un état de la question puis en tirer des conclusions. Ils doivent tout d’abord faire leur collecte d’information au Québec, puis vont dans le pays choisi pour faire une nouvelle collecte d’information sur place. De retour au Québec, ils font la rédaction de leur rapport. Cela donne lieu à une publication et, en prévision de celle-ci, le projet se poursuit généralement après la session pour préparer une version révisée des rapports.

Contexte d'utilisation (échantillon de l'enquête) :

  • BLT6111 Politique de gestion des archives – M2 (Jacques Grimard)
  • BLT6124 Les bibliothèques et leurs publics – M2 (Réjean Savard)
  • BLT6305 Bibliothèques publiques – M2 (Réjean Savard)

Application :

Taille de l'équipe :

  • Équipes de 4 à 6 étudiants (BLT6124). La taille de l’équipe varie en fonction du nombre d’étudiants inscrits au cours et du nombre de milieux à couvrir.
  • Équipes de 2 étudiants (BLT6111, BLT6305). Chaque équipe travaille sur un aspect, de manière que tous les aspects soient couverts (BLT6111, BLT6305) mais certaines années les équipes ont l’occasion de travailler à tous les aspects (BLT6111).

Temps de réalisation :

  • Toute la session (BLT6111, BLT6124, BLT6305). Dans le BLT6305, le projet se réalise généralement à la session d’hiver mais peut dépasser le cadre de celle-ci (par exemple, la remise de la version finale peut se faire en mai, et la préparation d’une version définitive prête pour la publication peut se faire pendant l’été).

Lieu de réalisation :

  • À la maison et dans le milieu choisi (BLT6111, BLT6124)
  • En classe, à la maison et dans les milieux choisis au pays et à l’étranger (en Suisse francophone en 2004-2005) (BLT6305)

Superviseurs/assistants :

  • Ne s'applique pas

Corrigé disponible :

  • Ne s’applique pas. Dans le BLT6124, le professeur met à la disposition des étudiants des exemples de travaux des années passées.

Fréquence dans le cours :

  • 1 fois (BLT6111, BLT6124, BLT6305). La réalisation de ce projet constitue l’essentiel du cours (BLT6111, BLT6305).

Évaluation de l'apprentissage :

Cette pratique est évaluée : 50-60% de la note du cours (BLT6124), 100% de la note du cours (BLT6111, BLT6305).

Correction faite par :

  • Le correcteur effectue la correction en appliquant les critères de la grille d’évaluation, et le professeur revoit les travaux (BLT6124)
  • L’enseignant (BLT6111, BLT6305)

Correction faite selon :

  • Grille d’évaluation (BLT6111, BLT6124). Dans le BLT 6111, cette grille est transmise aux étudiants de même que la structure du rapport qu’ils doivent préparer.
  • Grille générale d’évaluation, un peu comme pour un travail de recherche qui serait effectué dans le BLT 6850 Recherche individuelle en M2 (BLT6305).

Évaluation de la pratique :

Cette pratique pédagogique est évaluée par les étudiants lors de l’évaluation générale du cours à la fin de la session. De plus, dans le BLT6111, l’enseignant fait un bilan de cette activité avec ses étudiants.

Avantages :

Les projets choisis par les enseignants permettent aux étudiants d’aller au-delà de la théorie et de voir la réalité puisqu’ils ont un contact approfondi avec un ou deux milieux de travail. Cela prépare aussi les étudiants au stage qu’ils doivent effectuer lors de leur dernière session au programme. Il s’agit en quelque sorte d’un stage préliminaire.

Dans le BLT6124, le fait que les étudiants n’aient pas nécessairement leur premier choix de milieu leur fait découvrir une réalité qu’ils connaissent moins et leur ouvre donc des perspectives. Dans le BLT6305, les étudiants vivent une expérience internationale très enrichissante qui les motive beaucoup; cela leur permet de s’ouvrir sur le monde et de commencer à se créer un réseau professionnel à plus large échelle.

Limites :

Phénomène relativement récent, la disponibilité des milieux est dorénavant quelque peu problématique : les professionnels de l’information sont surchargés et ont moins de disponibilité (BLT6124). Par ailleurs, les conditions de réalisation du projet dans certains milieux peuvent s’avérer très variables (par exemple, l’espace suffisant pour permettre à un groupe d’étudiants de travailler tous en même temps, ou encore l’accessibilité parfois restreinte aux documents mis à la disposition des étudiants (BLT6111).

Il est dommage que certains étudiants n’aillent pas au-delà de la grille d’analyse remise par l’enseignant pour les aider à la réalisation de leur travail (par ex. : BLT6124).

Il est parfois difficile de concilier les assises théoriques avec la pratique. Dans la réalisation d’un projet de bibliothéconomie comparée à échelle internationale (BLT6305), on contrôle moins bien le fait de couvrir en détail l’ensemble de la matière, et certains éléments peuvent ne pas être vus de manière exhaustive. Enfin, il y a des limites de temps.

Il s’agit d’une formule très exigeante pour l’enseignant.

Recommandations :

Il faut très bien planifier l’intervention des étudiants dans le milieu de travail, puis très bien encadrer ceux-ci afin que les différents aspects étudiés soient harmonisés et que cela suscite des propositions d’interventions utiles pour le milieu (BLT6111).

Dans le BLT6124, la grille d’analyse est très importante pour la réalisation de l’étude sur le terrain (c’est vraiment l’outil d’analyse), et il faut donc bien la développer avec les étudiants.

Pour la réalisation d’un projet à échelle internationale (BLT6305), l’enseignant doit avoir un bon réseau de contacts et une bonne vision de ce qui se passe dans le pays visité (ou, à tout le moins, faire une bonne recherche sur le pays visité). L’enseignant doit bien savoir dans quoi il s’engage. Il doit avoir un bon sens de l’organisation, des contacts pour le financement du projet; en bref, de l’expertise dans la gestion de projet.

Lien avec d'autres pratiques pédagogiques :

Liens avec les pratiques suivantes :

  • Visites sur le terrain, au Québec et à l’étranger (BLT6305)
  • Conférenciers invités, au Québec et à l’étranger (BLT6305)

Page mise à jour le 14 juin 2009